Les routes du vaste désert du Sahara (qui couvre plus de 9 millions de kilomètres carré) empruntent des itinéraires à la topographie variée, et traversent des oasis, sources d’eau souterraines essentielles à la survie des voyageurs. Les routes principales qui traversent le Sahara ont été établies jusqu’au cinquième siècle et continuent d’être utilisées aujourd’hui. Dans cette section, les sites de Sijilmasa, Tadmekka et Gao sont présentés en tant qu’études de cas qui révèlent l’histoire de l’Afrique de l’Ouest médiévale.
Le Sahara médiéval était le centre d’un réseau de commerce interconnecté de vaste portée qui s’étendait dans de multiples directions. Au douzième siècle, le géographe Mohammed Ibn Abou Bakr al-Zuhri basé à Grenade, en Espagne, décrivit l’incroyable portée du commerce transsaharien en ces termes: “De cette terre, ils importent du sucre en Tunisie, au Maghreb, en Andalousie, à Byzance et en Europe de l’Ouest. Mais aussi de l’indigo, de l’alun et du laiton. De cette région viennent également les importations du désert, telles que des hommes et femmes esclaves, et de l’abqar, ce qui signifie or dans leur langue. [De cette région] partent les caravanes qui entrent sur les terres de Janawa, du Ghana, d’Éthiopie, de Gao, de Zafun et d’Amima. Les caravanes proviennent également de Tafilalat et de Sijilmassa, terres sur lesquelles ils ramènent leur butin.”7
Des intermédiaires étaient nécessaires pour faire des affaires dans le Sahara. Des peuples variés, avec leur propre langue, leur propre perspective, leur système d’offre et de demande, leur expertise et leurs propres ressources, contribuèrent au maintien des relations formant les réseaux du commerce de longue distance. Parmi ces peuples figuraient les musulmans d’Afrique du Nord, arabophones, qui respectaient les lois musulmanes régissant le commerce, et les nomades Amazigh qui connaissaient les itinéraires du désert et dirigeaient les longues caravanes de dromadaires, moyen le plus efficace de traverser cet environnement difficile. Au sud du désert, les Amazigh échangeaient avec les marchands Wangara. Ces derniers parcouraient la région du Soudan occidental, rencontrant ses différents peuples et parlant leur langue, et leur commerce les conduisaient le long des routes commerciales anciennement établies qui longent le fleuve Niger et ses affluents.
Détails d’un dessin représentant un caravansérail. Reproduction de Georg Hjersing Høst, Reports on Morocco and Fes (Efterretninger om Marokos og Fes: Samlede der i Landene fra ao. 1760 til 1768). Copenhague : N. Möller, 1779. Copenhague : N. Möller, 1779. Melville J. Herskovits Library of African Studies, Université Northwestern, Evanston, Illinois, DT308.H83 1779. Photographie de Clare Britt