À l’époque médiévale, de grands axes commerciaux traversaient le désert du Sahara. Ces routes reliaient les villes et cités qui fonctionnaient comme des centres de commerce. Les routes allant vers le sud rejoignaient le fleuve Niger, une voie secondaire importante menant à la zone forestière d’Afrique. Les routes en direction du nord communiquaient avec les vastes réseaux de commerce de la mer Méditerranée, jusqu’à l’intérieur des terres européennes. Les routes menant à l’est rejoignaient les routes du Levant, puis les routes de la soie de l’Asie centrale et orientale.
En 1324, le roi du vaste empire ouest-africain du Mali, Mansa Moussa, effectua un pèlerinage à la Mecque. Des récits de l’époque décrivent son périple, qui, d’après certaines informations, comprenait 8 000 courtisans, 12 000 esclaves et 100 chargements d’or pur. Selon des études récentes, Moussa pourrait être l’homme le plus riche de tous les temps.
L’histoire de Mansa Moussa figure parmi les histoires les plus connues relatant la proéminence de l’Afrique occidentale dans un monde médiéval interconnecté. À cette époque, l’or d’Afrique de l’Ouest était le moteur de la circulation des objets, des personnes et des idées à travers l’Afrique, l’Europe et le Moyen-Orient.
D’un point de vue ouest-africain, l’époque médiévale s’ouvre avec l’expansion de l’islam au huitième siècle et disparaît avec l’arrivée des Européens sur la côte atlantique du continent à la fin du quinzième siècle. Pendant cette ère, le désert du Sahara était le centre d’un réseau international de commerce. L’or, le sel et les peuples asservis constituaient les matières premières de cette économie. Ils voyageaient le long des routes du commerce saharien, transportant des biens tels que la céramique, le cuivre, les perles de verre, l’ivoire, le cuir et autres textiles. Ceux-ci étaient le plus souvent destinés à des marchés particulièrement éloignés de leurs lieux d’origine. Les réseaux de commerce se répandirent en même temps que les pratiques culturelles, favorisant la vaste expansion d’une culture visuelle caractéristique de l’islam.
La portée des échanges transsahariens se traduit par les fragments retrouvés sur des sites archéologiques aujourd’hui inhabités, qui furent autrefois des communautés pleines de dynamisme. Dans cette application, ces « fragments d’époque » archéologiques provenant de trois sites clés, Gao et Tadmekka au Mali et Sijilmasa au Maroc, sont présentés conjointement à des œuvres d’art et autres objets qui nous permettent de les imaginer tels qu’ils auraient pu être sous leur forme complète. Ces objets archéologiques nous permettent d’imaginer le passé médiéval et de voir le présent sous un autre angle.